Au cœur du grand marché de Bamako, une scène saisissante captive l’attention des passants. Devant «Électronique Alou», un établissement éclairé et climatisé, l’activité commerciale tourne à plein régime. Des câbles aux couleurs vives sont soigneusement suspendus au plafond. Des pochettes et gadgets électroniques étalés attirent l’attention. Un écran géant diffuse les offres du jour. Une caméra de surveillance veille au grain. La clientèle, variée, se bouscule autour des étals, à la recherche d’un même article : Power Bank.
Coiffé d’un chapeau de type cow-boy, un sac autour de la taille, un homme marchande un de ces appareils de stockage d’énergie destinée à recharger les téléphones portables. Devant eux, à l’entrée de la boutique, bourdonne une foule de clients dans une ambiance festive. Alou, visiblement débordé, jongle habilement en répondant aux nombreuses demandes venant des clients. «Je peux vendre jusqu’à une quinzaine de Power Bank par jour», explique-t-il, en servant une cliente. «La plupart sont des appareils dont la capacité varie entre 20.000 et 30.000 ampères. Avec seulement une moyenne de 4 à 8 heures de disponibilité d’électricité par jour, chacun se ravitaille comme il peut», constate le commerçant.
Les coupures d’électricité sont alors une aubaine pour les commerçants. Un vendeur ambulant, arborant fièrement un maillot du Fc Barça, partage son enthousiasme : «Depuis le début, mes affaires marchent à merveille. Je vends suffisamment de Power Bank par jour.»
Pour beaucoup de clients, ces Power Bank sont bien plus que de simples gadgets électroniques. Ils représentent l’ultime espoir pour ces gens-là dont le quotidien est marqué par les coupures d’électricité incessantes. Une jeune étudiante, le sac à dos chargé de livres, exprime son agacement : «Ces coupures sont une torture, surtout pour nous, les étudiants qui dépendons de nos téléphones pour étudier.»
Dans cette effervescence, d’autres voix se font entendre. Un homme d’affaires, téléphone à l’oreille, témoigne : «Les coupures d’électricité peuvent parfois perturber nos réunions et nos transactions. Mais grâce aux Power Banks, nous continuons à faire fonctionner nos activités, même lorsque l’électricité fait défaut.» Une mère de famille ajoute : «Grâce au Power Bank, je peux rester en contact avec ma famille et mes proches, même pendant les coupures. C’est un soulagement de savoir que nous ne sommes pas complètement coupés du reste du monde.»
Les Power Bank sont devenus de symboles de résilience et d’adaptabilité dans un environnement où l’électricité est un luxe fugace. Dans cette atmosphère animée, chaque transaction raconte une histoire de débrouillardise et d’espoir face aux défis quotidiens.
Aminata DJIBO
Leave a Reply