En cette veille de la fête d’El Fitr, les clients se bousculent au portillon des ateliers de couture. Certains, pour récupérer leurs vêtements cousus, d’autres pour savoir si les leurs sont prêts pour la fête. Dans les deux cas, la satisfaction semble liée à la disponibilité de l’électricité qui est de plus en plus volatile.
Mme Diami Traoré est promotrice de «Diami couture». Son atelier est situé à Djicoroni Para en Commune IV du district de Bamako. Elle explique que cette année, l’affluence est timide à cause du manque d’argent. Elle nuance : «Les clients viennent en retard. Et c’est toujours une peine pour nous s’ils viennent à moins d’une semaine de la fête.» Celle qui évolue dans le domaine de la couture depuis 2012 estime que son activité fait les frais du délestage. Une situation qui les oblige à travailler de jour comme de nuit.
Pourtant cette situation n’empêche pas les machines de bourdonner à «Yaoumi création», un atelier situé à Magnambougou, en commune VI. Son propriétaire Bakoroba Djiré et 7 autres personnes dont 4 femmes pédalent à fond leurs machines à coudre. «Nous travaillons de 10 heures à 5 heures du matin», précise le gérant âgé de 35 ans. Qui trouve le marché plus rentable que l’année précédente. Face au délestage, le jeune homme utilise un groupe électrogène qui consomme plus de 3.000 Fcfa de gasoil par jour. «Avec toutes ces coupures d’électricité, la facture du mois restera toujours insupportée», regrette le couturier.
L’atelier d’Adama Diawara est situé à Niamakoro, en Commune V. Selon lui, le nombre de ses clients est plus élevé cette année. Quant à lui, il a moins souffert du délestage cette année.
Arbia Touré qui fréquente un même tailleur depuis quelques années, a fini par mieux le cerner. «Du coup, j’ai changé de stratégie. J’envoie mon habit chez mon tailleur avant le Ramadan pour l’avoir plutôt parce qu’il ne respecte pas le rendez-vous», confie cette cliente. Elle avoue qu’en cette période, les couturiers sont très débordés. «On les met la pression afin d’avoir les habits avant le jour de la fête», dit-elle, avant d’indiquer que beaucoup de tailleurs ne font pas le modèle que le client demande. Selon la jeune dame, le tailleur doit s’organiser en se fixant le nombre de clients à satisfaire afin d’éviter les désagréments.
Sénidié Madou
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