Opération spéciale d’immatriculation des engins à Sikasso : FAIBLE AFFLUENCE

L’opération spéciale d’immatriculation des motocyclettes, des vélomoteurs et des tricycles a été officiellement lancée le 15 novembre dernier. Ce sont les instructions interministérielles n°001 et n°002 du 12 novembre 2021 qui rendent obligatoire l’immatriculation et l’obtention du permis de conduire des motocyclettes, vélomoteurs et tricycles. L’opération durera 9 mois, elle prendra fin le 15 août 2022. La Région de Sikasso n’est pas restée en marge de cette opération. C’est dans le but de s’enquérir de l’état d’évolution de ladite opération que notre équipe de reportage a approché les acteurs impliqués.
Mamadou Berthé et Lassina Tangara sont tous conducteurs de motos-taxi dans la ville de Sikasso. Ces deux conducteurs estiment que l’opération est une très bonne initiative, mais ils regrettent la faible communication et sensibilisation autour de cette activité. «On a entendu les rumeurs sur l’opération spéciale mais on ne savait pas qu’elle avait commencé», affirment-ils, ajoutant qu’ils vont attendre le feu vert de leur chef avant de faire immatriculer leurs engins.
Tout comme les précédents interlocuteurs, le conducteur de tricycle «katakatani», Moussa Dembélé assure aussi qu’il n’était pas au courant du démarrage de l’opération spéciale. Il assure volontiers qu’il n’est pas un accroc des informations. «C’est ma première nouvelle comme ça. In cha Allah, je ferai immatriculer ma moto et je prendrai le permis avant la fin des neuf mois de l’opération», soutient-il.
Le propriétaire de la moto «djakarta» de couleur rouge, Moussa Diamouténé, abonde, lui aussi, dans le même sens que les précédents interlocuteurs. «Je n’étais pas au courant de cette opération», déclare-t-il. Il ajoutera que le gouvernement doit sensibiliser la population cible sur l’importance de l’opération.
Le directeur régional par intérim des transports terrestres et fluviaux de Sikasso (DRTTF), Sidy Mohamed Haïdara, confirme que l’opération a effectivement démarré à la date prévue dans la région. «Elle se poursuit normalement mais de façon timide. Du début de l’opération à nos jours, nous n’avons reçu que 30 personnes pour le permis de conduire et seulement 2 personnes pour l’immatriculation», affirme-t-il. Souvent la direction peut recevoir 1 à 2 personnes par semaine sinon personne. S’exprimant sur la difficulté à laquelle l’opération spéciale d’immatriculation fait face, Haïdara soulignera que le blocage se situe au niveau du Certificat de mise à la consommation (CMC) délivré par la douane. A l’en croire, beaucoup de Sikassois possèdent des motos achetées dans une autre région/localité. Pour pouvoir immatriculer ces motos, les propriétaires doivent obligatoirement amener les CMC desdites motos. Or il se trouve que ces CMC sont délivrés par la douane de la localité d’achat. «C’est l’accès à ce document qui pose le grand problème», indique-t-il.
Se prononçant sur les pièces indispensables pour l’opération d’immatriculation, le directeur régional par intérim de la DRTTF de Sikasso précisera le certificat de mise à la consommation délivré par la douane, la vignette ou la facture d’achat antérieur au 15 novembre 2021, le paiement de la redevance de la sécurité routière qui s’élève à 1000 Fcfa à la DRTTF, un timbre fiscal par cheval vapeur d’un montant de 1500 Fcfa, le procès verbal de constatation de l’engin délivré gratuitement par la DRTTF et le paiement de la plaque d’immatriculation fixée à 5000 Fcfa. Ainsi, pour l’opération spéciale, l’usager doit débourser la somme totale de 7.500 Fcfa.
Pour l’obtention du permis de conduire, le directeur régional par intérim souligne que les conditions à remplir pour les usagers sont notamment avoir 16 ans révolus pour la catégorie A1 et 18 ans pour la catégorie A2. Les pièces à fournir pour avoir accès au permis de conduire sont, entre autres, une demande timbrée adressée à la DRTTF (2000 Fcfa), un acte de naissance ou jugement supplétif ou encore la fiche d’identification nationale, quatre photos, le paiement de la redevance à la DRTTF (2000 Fcfa) et le paiement de la redevance de la sécurité routière ANASER (1000 Fcfa). En somme, dans le cadre de l’opération spéciale, la dépense totale du permis de conduire pour les tricycles, les motocyclettes et les vélomoteurs est de 5.000 Fcfa.
Par ailleurs, Sidy Mohamed Haïdara invite les usagers à profiter de cette opportunité qui est limitée par le temps. L’opération permettra non seulement aux conducteurs des tricycles, motocyclettes et vélomoteurs de faire immatriculer leurs engins mais aussi d’avoir des permis de conduire à moindre coût. «Les usagers ne doivent pas attendre les dernières minutes, ils doivent venir à temps», conseille-t-il.
Une campagne/caravane couplée à des microprogrammes radiophoniques devraient se tenir afin d’informer et de sensibiliser la population sur l’opération spéciale d’immatriculation des motocyclettes, des vélomoteurs et des tricycles. Enfin il est utile de préciser à l’intention des usagers concernés que cette opération consent une réduction tarifaire sur les documents de transport. Il s’agit notamment de la carte grise et de la plaque d’immatriculation qui coûtent 7.500 Fcfa actuellement au lieu de 19.500 Fcfa en temps normal, le permis ou l’autorisation de conduire qui coûte 5.000 Fcfa au lieu de 10.750 Fcfa.

Mariam F. DIABATE
Amap-Sikasso

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