Le 21 mars 1804, Antoine Claude Joseph de la Meurthe en apprenant l’exécution du Duc d’Enghien s’exclama : «C’est pire qu’un crime, c’est une faute !»
Deux siècles plus tard, voilà bien une formule qui sied à l’attaque barbare, ignoble et injustifiée du bateau Tombouctou, sur le fleuve Niger au Mali, bondé, à ses habitudes, d’innocentes âmes, femmes et enfants, jeunes et vieux, dont le seul tort est d’avoir emprunté le bateau pour se déplacer. Qui l’eût cru ? Albert Einstein disait : « Deux choses sont infinies : l’Univers et la bêtise humaine. Mais en ce qui concerne l’Univers, je n’en ai pas encore la certitude absolue ».
Quelle cause – point religieuse – peut justifier de bombarder (svp à bout portant) une «ville flottante» habitée par plus d’un demi-millier de personnes, candides, aux mains nues et à la gorge déployée ?
La limite de l’entendement a été dépassée. L’infranchissable a été franchi. Même chez les bourreaux, le bateau Tombouctou a un arrière-goût amer qui hante leur palais. Ils sont même incapables de revendiquer leur forfait. Quelle couardise ! Assurément, le cri de détresse de leurs victimes, en proie aux flammes affolantes et aux eaux étouffantes, a pris le chemin du Ciel. Et le verdict est déjà tombé : «Qui tue ivre sera pendu sobre !»
Faisons confiance au temps, c’est un bavard qui parle sans être interrogé.
L’émergentier
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