La communauté musulmane du Mali célèbrera demain vendredi la fête de Ramadan si la lune est aperçue ce soir par la Commission d’observation qui est déjà à pied d’œuvre. Cette fête qui consacre la fin du mois de Ramadan est fêtée avec faste. Depuis quelques jours, les chefs de ménages ont pris d’assaut les marchés de Bamako. Si boutiques et magasins refusent du monde, leurs propriétaires ne semblent satisfaits des rentrées de recettes. La raison : plus de visiteurs que d’usagers. Mais chacun, en fonction de ses moyens, achètera pourtant des habits de fêtes et autres parures pour femmes et enfants.
Il est 13 heures au Grand marché de Bamako. Piquant le soleil est au zénith. Ses rayons dégagent une chaleur presque suffocante. Une foule d’usagers, visiblement épuisés ou pour éviter la bousculade, se hâte à pas de fourmi. Ça et là cris, bourdonnement, complainte et on s’accuse même de vouloir profiter de la situation. «Faites attention à vos portefeuilles, des pickpockets sont parmi nous. Venez vous approvisionner, c’est ici que c’est moins cher. Approchez, regardez !», chantent en chœur des vendeurs exposant leurs marchandises le long des allées.
Rencontrée à VOX DA, dans la périphérie du Grand marché, Kadiatou Sougoulé sort d’une boutique. Cette mère de 5 enfants tient deux sacs de couleur bleue à la main. «Tout est cher, je viens d’acheter des habits pour enfants à 12. 000 Fcfa l’ensemble. Un enfant doit avoir au moins deux habits de fête», murmure la trentenaire.
À l’intérieur de la boutique, les étales sont totalement couverts d’habits pour enfants. On a l’embarras de choix. Les vendeurs sont au four et au moulin. Un d’eux, Alfousseyni Niang, explique que cela fait plus de huit jours que leur boutique refuse du monde. «Toutes ces personnes ne sont pas forcément des acheteurs. Certains viennent juste pour jauger les prix avant rebrousser chemin. Nous trouvons nos articles moins chers», explique le jeune commerçant
Au cœur du marché «rail da» les marchandises jonchent à même le sol. Les tam-tams grondent. L’on bat des mains et exhibe des pas de danse. «Cette année, le marché est timide», monologue Marie Keita, une vendeuse à la sauvette. La baignoire en plastique qu’elle porte sur la tête contient des robes, des pantalons et jupes pour enfant. Interrogée, elle précise que les prix de ses habits varient entre 4.000 à 10.000 Fcfa.
Mariam Sissoko vient d’acheter deux pairs de talons. «Je ne m’attendais pas à les avoir à ce prix. Il y a des endroits où tout est vraiment moins cher. Le marché est vaste, il faut savoir discuter les prix», lance celle qui a pu avoir les deux paires de chaussures à 10.000 Fcfa.
Fatoumata SIDIBÉ
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