«Après celle-là, ce sera mon tour. Je suis venue avant vous toutes», prévient la petite Fifi comme pour marquer son territoire. Il est 6 heures du matin au salon de coiffure de Oumou Danté, à Samanko II, dans la commune du Mandé. À cette heure, le salon refuse déjà du monde.
Les jumelles Hawa et Adam, accompagnées de leur maman, y ont déjà pris place. Visiblement heureuses d’être parmi les premières arrivées et qui espèrent être servies. La joie se lit sur leur visage. La fête d’El Fitr communément appelé «selifitini» en bambara oblige. À l’occasion tout le monde veut paraître beau. Les jeunes clientes sont obligées de faire le rang qu’elles se disputent. Et souvent âprément. Chacune cherchant à se positionner.
En retour, la promotrice du salon assure qu’elles seront toutes tressées et joliment telles des princesses. Après ces mots berceurs qui semblent les rassurer, la tension baisse de plusieurs crans au salon. Selon Oumou, la majorité des clientes attendent jusqu’au jour «J» moins un de la fête pour se présenter. À la croire beaucoup de gens expliquent leur retard par le manque d’argent. Surtout que la clientèle est essentiellement jeune, car les femmes d’âges mûres optent pour les chapeaux, les foulards et les perruques. Celle qui a ouvert son salon 15 jours avant le Ramadan, se dit incertaine de pouvoir satisfaire toutes ses clientes. «Les gens sont venus tôt et j’ai tressé la tête de plusieurs d’entre elles. Cela m’a permis de gagner beaucoup d’argent», se réjouit celle qui est également formatrice en coiffure.
Comme les filles les hommes, eux aussi, font la queue chez les coiffeurs. Au salon de Lil Mob, la musique de Sidiki Diabaté amuse la galerie des visiteurs. Tous les tables-bancs sont déjà occupés. Les clients ont commencé à venir dès le lever du soleil. Oumar Kassogué dit être venu tôt pour pouvoir participer aux activités d’abattage de leur bœuf de tontine. Il a choisi un modèle de coiffure appelé «T.I» qui lui a couté 1.000 Fcfa. Tout sourire, il se dit satisfait de la prestation de son coiffeur. Selon Lil Mob qui «a travaillé toute la nuit», l’affluence est grandes à son atelier de coiffure, chaque année à l’occasion des fêtes.
F. CISSÉ
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