Une fine pluie tombe sur la colline du savoir : Badalabougou. Non loin de la faculté de droit, une montagne d’ordures s’élève. Au grand dam des passants, composés majoritairement d’étudiants.
Sac au dos, une jeune étudiante arrive. Telle une funambule, elle multiplie des sauts légers afin d’éviter tout contact avec ce sol boueux noirci par des ordures éparses.
Une scène nauséabonde et puante. Surtout qu’il a plu vendredi 23 juin.
Interrogée, elle clame sa colère. Inadmissible, selon elle, qu’un milieu universitaire cohabite avec ce dépotoir qui dégage une odeur fétide. Avant d’ajouter que L’AEEM (Association des élèves et étudiants du Mali) devrait mettre ce problème dans ses nombreuses revendications.
Chez Mamadou Fofana, étudiant en Licence 2 Sciences juridiques, le même son de cloche persiste.
Le savoir ne saurait faire bon ménage avec la saleté. Il faut vite rayer de la carte de Badalabougou ce mont de boue, de déchets, et de Dieu seul sait quoi.
Pendant que ces étudiants s’éloignent, en pestant contre les autorités qui ferment les yeux sur cette scène d’ordures à ciel ouvert, au loin des baudets tirent de charrettes pleines de déchets. Des coups se font pleuvoir sur l’animal souffre-douleur qui n’a pas droit à marcher royalement ou à montrer des signes de fatigue.
Au loin d’autres arrivent. Chaque matin, Badalabougou offre ce spectacle de procession interminable d’ânes, de charrettes.
À la devanture de la Faculté des sciences économiques et de gestion, des grincements de dents. Les vendeuses, assises, veillent sur leurs marchandises placées dans des récipients en vitre. Frites, de poissons, d’omelette, sont exposés de manière alléchante. Ce qu’elles en veulent à ce dépotoir, c’est cette légion immonde de mouches bleues qui les envahissent pendant l’hivernage.
L. Nassoko
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