Reporté à maintes reprises pour grève au sein de la justice, le procès du massacre du 28 septembre est relancé en Guinée. L’ancien président Dadis Camara est accusé par Marcel Guilavogui, son ancien protégé, de porter la responsabilité des crimes commis.
Le procès du massacre du 28 septembre a repris lundi 10 juillet à Conakry après des semaines d’interruption suite à une grève des avocats et des gardes pénitentiaires. Ce lundi, la séance a été marquée par des aveux du capitaine Marcel Guilavogui, l’ex-garde de corps de l’ancien président guinéen Moussa Dadis Camara (photo), qui l’accuse d’avoir orchestré les crimes commis.
«La responsabilité est sur le président Moussa Dadis Camara. Dadis Camara, vous êtes au début, au milieu et à la fin de tout ce qui s’est passé ce 28 septembre […] Je veux parler de la garde parallèle. Ce sont eux qui ont exécuté les ordres du président», a ainsi déclaré l’ex-garde rapproché, qui doit de nouveau être entendu après avoir affirmé détenir d’autres informations.
Ces déclarations ont fait réagir les avocats de l’incriminé. Ils prévoient ultérieurement une confrontation à la barre, pour «démonter ces contre-vérités», éléments compromettants à la clef.
Officier militaire devenu chef d’Etat de 2008 à 2010 suite à un putsch perpétré, Moussa Dadis Camara et ses co-accusés répondent devant la justice depuis le 28 septembre 2022, de plusieurs massacres. Le 28 septembre 2009, un rassemblement de l’opposition dans un stade pour protester contre son projet de briguer un mandat présidentiel est violemment réprimé, suscitant ire et sanctions de la communauté internationale.
Le rapport d’une commission d’enquête internationale mandatée par l’ONU fait état d’au moins 156 personnes disparues ou tuées et d’au moins 109 filles et femmes victimes de violences sexuelles.
Agence Ecofin
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