En cette dernière journée de la campagne référendaire, les partisans du Oui et du non ont mis les bouchées doubles pour ratisser large. Dans la ville de Bamako, ce vendredi 16 juin, deux grands meetings se sont partagés les électeurs. Il s’agit des défenseurs du Oui qui ont choisi le stade du 26 mars pour afficher leur capacité de mobilisation et ceux du Non qui ont montré leur muscle au Palais de la culture, Amadou Hampaté Ba.
Ces derniers constitués majoritairement des religieux musulmans avaient à leur tête plusieurs leaders religieux dont le célèbre imam Mahmoud Dicko. Ils justifient leur choix par le fait que le projet de Constitution prône la laïcité de l’État. Mohamed Kimbiri, le mandataire national du courant du Non, a justifié que cette laïcité héritée de la France est sectaire, intolérante et agressive à l’endroit de la religion. « Nous avons estimé que la laïcité doit disparaître de la Constitution. Pour cela, nous avons proposé sans succès que le multiconfessionalisme soit mis en lieu et place de la laïcité », a-t-il expliqué.
Dans son intervention, Mahmoud Dicko a affirmé qu’à partir de cet instant, le peuple du Mali doit se libérer. 《On n’acceptera pas que des individus confisquent notre lutte et notre liberté. S’ils veulent qu’ils arrête Dicko demain, on ne va pas se taire ni se laisser faire》, a-t-il martelé à l’endroit d’une foule excité qui scandait le nom de famille du guide religieux.
Le Stade du 26 mars avait refusé du monde. Le président de la Transition, le colonel Assimi Goïta et les membres du gouvernement sont venus soutenir les nombreuses organisations et mouvements politiques qui ont appelé à la mobilisation autour de cet événement. La présidente du Mouvement An biko, Fatoumata Batouly Niane était la vedette du rassemblement pour avoir lancé un appel fort à participer à ce meeting géant. La cérémonie a été marquée par la vulgarisation du contenu du projet de Constitution et des spectacles musicaux animés par plusieurs chanteurs.
Sénidié Madou
Leave a Reply