Des œuvres d’art, des objets artistiques et culturels, des meubles et des immeubles sont des piliers de l’histoire et des valeurs sûres d’une société existante. Ici, il s’agit du patrimoine culturel. Nous l’admirons naturellement, mais nous parlons peu de ces héritages sine qua non à la valorisation de l’histoire d’un peuple.
Pour tous les aspects de l’histoire et de la culture, il est important de comprendre ce qu’est un patrimoine culturel et en quoi il est indispensable à la promotion de nos valeurs traditionnelles.
Qu’est-ce qu’un patrimoine culturel ?
Les notes mélodieuses du balafon, la vibration des trois cordes sacrées du M’bolon, la grande mosquée de Djenné ou même les ruines du Tata de Sikasso sont cités ici à titre d’exemples de patrimoine culturel.
L’État malien définit le patrimoine culturel comme « l’ensemble des biens culturels matériels et immatériels qui, à titre religieux ou profane, revêtent pour l’État, les collectivités, les communautés, les groupes ou les individus une importance qui ressort de l’art, de la pensée, de la science et de la technique. »
Il existe trois grandes catégories, à savoir : Les sites et monuments, qui sont souvent des biens mixtes (culturels ou naturels). Exemple : les mosquées, les églises, les mausolées, …
Les objets culturels, ou encore appelés les biens mobiliers ou meubles. Exemple : les manuscrits anciens, les instruments de musique…
Le patrimoine culturel immatériel. Exemple : les pratiques, les expressions, les représentations, des savoirs et savoir-faire.
Que faut-il savoir sur le potentiel du patrimoine culturel malien ?
De nos jours, le Mali compte quatre éléments inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO : la mosquée de Djenné, la ville de Tombouctou avec ses trois grandes mosquées et seize mausolées inscrits en 1988, la falaise de Bandiagara et le tombeau des Askia. Six éléments sont inscrits sur la liste représentative de l’UNESCO, notamment la case de Kangaba, la charte de Kouroukanfouga et le balafon. Sur la liste des patrimoines nécessitant une sauvegarde urgente figurent les pratiques et expressions liées au M’bolon, le Sanké mô et la société secrète des korèdougua.
Le pays compte également 14 sites, dont neuf culturels, quatre naturels et un élément mixte, soumis à la liste indicative. Plusieurs autres éléments inscrits au niveau national sont attendus sur ces listes à l’avenir.
En ce qui concerne les trois éléments nécessitant une sauvegarde urgente, une enquête a été menée en mars 2024 par la Direction nationale du Patrimoine culturel en vue de leur inscription sur la liste représentative de l’UNESCO.
L’importance et les mesures de protection du patrimoine culturel
Le patrimoine culturel, comme mentionné précédemment, est le pilier de l’histoire et le témoin réel des valeurs d’un peuple. Le spécialiste du patrimoine culturel Modibo Bakayoko affirme sa portée ainsi : « Chaque bien patrimonial est un témoin vivant de ses réalités, un témoin de l’histoire locale, d’un pays, voire celle de l’humanité. »
Vu leur importance et leur rôle crucial dans le maintien des faits, des mesures juridiques, administratives, techniques et financières accompagnent souvent des actions de promotion et de protection des éléments du patrimoine culturel. L’inventaire et l’inscription des éléments patrimoniaux sur différentes listes font également partie de leur protection.
“Un bien classé ne peut ni être détruit, ni faire l’objet de travaux de restauration ou de modification sans le consentement de l’autorité compétente, qui assure le contrôle de l’exécution desdits travaux”, stipule l’article 17 de la loi fixant le régime de protection du patrimoine culturel. Cette même loi prévoit des sanctions en son article 39, incluant une peine d’emprisonnement allant de trois ans et une amende de 2.500 à 2.000.000 FCFA.
Les monuments, sites, pratiques ancestrales et culturelles, éléments du patrimoine, déterminent la valeur et l’attrait de l’identité des hommes. Ainsi, chacun doit en faire usage pour valoriser ses propres valeurs.
Aboubacar SANGARÉ
Leave a Reply