Le Comité national de coordination de la lutte contre la traite des personnes et des pratiques assimilées a remis, lundi 5 mai dernier, son rapport annuel 2024 sur la traite des personnes au Mali au ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Mamoudou Kassogué. Le rapport révèle 629 victimes recensées dont 40% de femmes et 53 % d’enfants.
D’une trentaine de pages, le rapport documente des pratiques « inhumaines » infligées à des personnes vulnérables. Les statistiques sur la répartition des victimes sont alarmantes. Sur un total de 629 victimes recensées, 40 % sont des femmes et 53 % sont des enfants. La vulnérabilité de ces deux couches représente à elle seule 93 % de l’ensemble des victimes. L’enquête a également révélé que plus de 800 migrants subissaient « des traitements dégradants ». Cependant, ces derniers ont bénéficié d’une assistance spécifique. Derrière ces chiffres, ce sont des vies brisées, souvent réduites au silence, que le rapport cherche à faire entendre.
Face à ces chiffres, le ministre de la Justice a exprimé ses vives préoccupations quant à l’application de la loi et à l’efficacité des mécanismes de protection. Il a annoncé l’ouverture de 93 enquêtes judiciaires. En février 2025, les autorités avaient déjà procédé à l’arrestation de 477 individus à Bamako, dans le cadre du démantèlement d’un vaste réseau de traite humaine. Une opération qui montre l’ampleur du défi, mais aussi la volonté de l’État d’agir.
Siaka Traoré
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