Du 25 au 27 mars, un atelier consacré à la priorisation des risques alimentaires (Risk Ranking) s’est tenu à Bamako, réunissant les autorités compétentes et les experts du secteur. Organisé dans le cadre du projet GCP/SFW/517/LUX, financé par le Grand-Duché de Luxembourg et mis en œuvre par la FAO, cet atelier visait à améliorer la surveillance sanitaire des aliments et à renforcer les capacités des services de contrôle au Mali, au Burkina Faso et au Sénégal.
L’événement a rassemblé des représentants des ministères de la Santé, du Commerce, de l’Agriculture, des services vétérinaires, des laboratoires d’analyses alimentaires, ainsi que des experts universitaires…
Dans son discours d’ouverture, la cheffe de coopération, première secrétaire du Grand-duché de Luxembourg, Galatée Fouquet a rappelé l’engagement de son pays en faveur de la sécurité alimentaire en Afrique de l’Ouest, précisant que 3,5 millions d’euros soit 2,3 milliards de FCFA ont été investis depuis le lancement du projet. : «Le Luxembourg est engagé en faveur de la sécurité alimentaire au Mali et dans la sous-région. Ce projet vise à améliorer durablement la surveillance et le contrôle des aliments vendus sur la voie publique. La coopération luxembourgeoise accorde une grande importance à la protection des femmes et des jeunes, qui représentent une part importante des travailleurs du secteur alimentaire informel. Cet atelier est une étape clé pour garantir un cadre de surveillance efficace et structuré.»
La nécessité d’une action concertée a été soulignée à plusieurs reprises au cours des discussions. Face à une situation préoccupante – avec 91 millions de cas de maladies d’origine alimentaire en Afrique chaque année, dont 137 000 décès selon l’OMS – le représentant de la FAO au Mali, Karim BAH, a insisté sur l’importance de cet atelier pour structurer la réponse des autorités compétentes : «Les maladies d’origine alimentaire constituent un frein majeur au développement socio-économique. Elles pèsent lourdement sur les systèmes de santé et compromettent l’essor du commerce et du tourisme. L’objectif de cet atelier est d’identifier les dangers prioritaires et de renforcer la surveillance des denrées consommées quotidiennement par les populations.»
Les échanges ont permis d’établir un processus national de hiérarchisation des dangers alimentaires et de proposer des solutions pour améliorer la qualité des contrôles. Dr Boureyma Belem, représentant de l’Institut National de Santé Publique (INSP), a mis en avant l’importance d’une approche multisectorielle et coordonnée : «La gestion des risques sanitaires liés aux aliments ne doit pas être considérée comme la responsabilité d’un seul ministère. Une collaboration efficace entre les différents acteurs est essentielle pour garantir un suivi rigoureux et une réponse rapide en cas d’urgence.»
Alors que le projet entre dans sa dernière année d’exécution, les autorités maliennes et leurs partenaires ont souligné la nécessité d’un suivi rigoureux afin de garantir un impact durable sur la sécurité sanitaire des aliments. Cet atelier marque une avancée significative vers une meilleure protection des consommateurs et une alimentation plus sûre au Mali.
Badra DIABATÉ
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