Depuis le 15 décembre 2024, l’AMRTP a lancé une opération d’identification des cartes SIM pour tous les consommateurs. Objectif : garantir et assurer des services de télécommunications bien sécurisées au Mali. Cette opération d’identification inclusive semble ne pas être totalement effective malgré la prolongation du délai à quatre mois après l’expiration du premier délai. Cependant beaucoup semblent ne pas compris le processus. Et d’autres l’ont négligé.
Jeudi 17 avril à Baco-Djicoroni, en commune V du district de Bamako. Une première journée après la suspension des cartes SIM non identifiées. Les différentes agences des opérateurs de téléphonie de Baco-Djicoroni sont prises d’assaut par les clients depuis 5 H du matin. Sur les lieux, on constate l’indignation, la colère des uns et des autres. La foule y grouille. Les gens s’y bousculent. Alors il faut former des rangs pour faciliter le processus. Certains pensent qu’il est inadmissible de souffrir de la sorte pour une simple identification des puces qu’ils avaient déjà fait.
Cette opération d’identification, d’autres l’ont manifestement négligée. Parmi ceux-ci, Sékou Amadou Konipo qui exprime son mécontentement «J’ai identifié ma puce Telecel depuis plus de deux mois. Mais depuis hier, je ne peux effectuer un appel. Seulement, je peux recevoir des appels.» Il ajoute : «En réalité, pour ma carte SIM Malitel, j’ai négligé. Sinon mes cartes SIM Orange et Telecel ont été identifiées», dit-il.
Abondant dans le même sens, Abdoulaye Toloba dit également avoir fait l’identification : «Je l’ai faite il y a deux mois. Mais depuis hier, je n’ai plus accès à effectuer des appels. C’est incompréhensible», proteste M. Toloba.
À vingt mètres de la foule grouillante, Bakary Sidibé et son ami assis sur une moto Djakarta, prennent l’air frais de la matinée. «Je suis là depuis 5 heures du matin. Donc je suis fatigué de m’arrêter, c’est pourquoi je me suis retiré de la foule», affirme-t-il, l’air contrarié. Dans le premier rang, une femme visiblement agacée se plaint des comportements, de certaines personnes âgées qui refusent de suivre le rang. «Ne les laissez pas entrer. Nous avons tous des occupations à faire. C’est de la malhonnêteté, ça», s’indigne-t-elle.
Il est 11 H30. Les gens se pullulent sans cesse devant l’agence Malitel située à environ 100 mètres du marché de Baco-Djicoroni. Les gens s’en fichaient du soleil ardent qui leur fait baigner dans leur sueur. Ici, on constate la présence des policiers qui assurent le maintien de l’ordre. Ils sont au nombre de deux à cet effet : l’un procède à établir la liste de présence, cependant l’autre procède à l’appel.
Moussa Fall et son ami arrivent sur le lieu, aux environs de 12H 15. Apres avoir constaté le grand nombre de personnes, Moussa s’adresse à son ami : «Il faut qu’on parte à Kalaban Coro. Je suis sûr qu’il n’y aura pas autant de monde là-bas», dit le jeune homme coiffé d’une casquette noire, en ajoutant que : «J’ai déjà identifié ma puce, mais on l’a suspendue.»
S’il y a du monde devant les agences Malitel et Telecel, c’est pire encore chez orange. Pendant que certains se mettent en rang sous le soleil ardent, d’autres optent pour la voie facile. Ces derniers négocient avec les agents d’orange money qui sont sur place pour faire l’identification de leurs puces. Ramata Diarra arrivée sur le lieu vers 12 h30, n’a même pas songé à suivre le rang kilométrique. S’adressant vite à un vendeur de crédit : «Mon frère, s’il te plait, fais pour moi aussi», dit-elle. Et en réponse, Ousmane Sissoko lui a fait savoir que ce n’est pas gratuit. Apres que sa puce est identifiée, Ramata toute joyeuse tend des billets de 1.000 et 500 FCFA à Ousmane.
Alors, il va de soi : les abonnés ont été tous avertis que leurs puces seront désactivées après le 15 avril. Mais ce qui semble être surprenant, des puces qui ont été déjà identifiées ont été désactivées. C’est ce qui suscite l’indignation de beaucoup de personnes. Alors pour ce cas typique, c’est-à-dire les personnes ayant été déjà identifiées, Issouf Kouma, ingénieur en télécommunication et membre du conseil de télécoms à l’AMRTP, confiant à notre consœur de l’ESSOR, que les opérateurs ont la solution à cet égard. Expliquant que pour le moment les puces qui n’ont pas été identifiées sont en mode ‘’réception’’, c’est-à-dire les propriétaires peuvent recevoir des appels mais ils ne peuvent pas effectuer des appels. Rappelant la date butoir, il exhorte les consommateurs à faire l’identification avant le 15 mai sinon la carte ne fonctionnera pas.
Garibou TOGO
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