Le 4 mars 2025, Bamako a accueilli l’atelier de validation officielle de la stratégie nationale de gestion des risques liés aux pesticides et hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) dans la filière poisson. Cet événement, organisé par la FAO avec le ministère de l’Élevage et de la Pêche, marque une étape clé pour garantir la sécurité sanitaire des produits halieutiques et renforcer la compétitivité du secteur.
La filière poisson, qui emploie directement plus de 70 000 personnes et génère près de 285 000 emplois, fait face à un défi majeur : la contamination aux pesticides et HAP. Des analyses menées entre 2014 et 2018 ont révélé des résidus de ces substances dans le poisson fumé, mettant en péril la santé des consommateurs et le commerce du produit.
Pour y remédier, une stratégie a été élaborée avec l’appui de la FAO et du Fonds pour l’Application des Normes et le Développement du Commerce (STDF). Elle repose sur plusieurs axes : évaluation des risques, formation des acteurs, amélioration des techniques de fumage et renforcement des laboratoires de contrôle.
Lors de l’atelier, Alhousseini Sarro, représentant du ministre de l’Élevage et de la Pêche, a insisté sur l’importance de cette validation : « Ce document stratégique est un outil fondamental pour protéger la santé publique, assurer la durabilité de nos ressources halieutiques et améliorer l’accès aux marchés internationaux. »
Le représentant de la FAO, Abdoulaye Aziz Kossibo, a quant à lui souligné le rôle clé du poisson fumé dans l’alimentation des populations maliennes et la nécessité d’améliorer sa qualité sanitaire. « Le poisson fumé est une source importante de nutriments et de revenus. Cependant, les hydrocarbures aromatiques polycycliques issus du fumage et les résidus de pesticides constituent des dangers chimiques préoccupants pour la santé publique. »
Il a rappelé les actions concrètes mises en place, notamment la formation de 24 associations de fumeuses et la distribution de 15 fours améliorés SABU MANIAN pour limiter les risques de contamination. Il a également mis en avant les analyses réalisées sur 660 échantillons de poissons fumés et frais, qui ont permis de mieux cerner l’ampleur du problème et d’affiner la stratégie validée.
Avec cette validation officielle, le Mali franchit une étape décisive vers un cadre réglementaire plus rigoureux pour la filière poisson. Reste désormais à traduire cette stratégie en actions concrètes pour assurer la sécurité alimentaire et le développement durable du secteur halieutique malien.
Badra DIABATÉ
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